Comment en dix minutes d'antenne, comment assise derrière ma table et mes livres empilés dans un salon ou pour une dédicace, comment donner envie à la personne debout face à moi, ou aux auditeurs, de prendre Casmir, de le feuilleter et de le lire ?
Quand un roman s'appuie sur un fait historique, un évènement, un personnage connu, on peut de suite attirer le lecteur, il suffit de trouver le sujet, le thème d'actualité en vogue et de surfer dessus avec une histoire, une intrigue. On peut se renseigner, lire des livres sur le sujet, aller sur internet, étoffer son récit... Marie-Antoinette, les anciennes colonies, la vie politique française, les menaces d'attentat, les recherches sur le clonage humain, que de thèmes, que de sujets porteurs...
Quand un roman est "fantastique" (Héroic Fantasy en anglais), il faut d'abord que le genre plaise, il y a heureusement des amateurs. Ici, (encore que l'on peut lier l'historique, le fait d'actualité avec l'imaginaire), pas de support à la mode, pas de thème d'actualité, rien que de l'imaginaire... Il faut alors construire son histoire, créer des personnages, mettre en place une intrigue, et écrire et écrire, avec toujours en tête des réflexions, des craintes : est-ce que le lecteur va fermer le livre à cet endroit du récit car il ne suivra plus l'histoire, parce que c'est trop compliqué, trop inattendu, trop léger... L'écriture devient alors palpitante, passionnante, car les premières pages ont déjà été écrites, les personnages ont pris vie, leur aventure se poursuit, à ce demander parfois qui écrit le livre, moi ou "je est un autre" à si bien écrit Arthur RIMBAUD ! L'écriture avance, bientôt la fin, un attachement s'est crée entre l'auteur (moi-même) et les personnages, une suite est envisagée (commencée même). Après, il y a la lecture, et les angoisses, je confie des manuscrits, j'attends les impressions, les critiques... L'histoire plaît à la majorité, je me lance, la chasse aux grands éditeurs est illusoire, j'auto-édite, je réalise moi-même la couverture, je cherche un titre (un véritable casse-tête), plusieurs mois s'écoulent et enfin août 2006, "Casmir a disparu" est là, 120 premiers livres dans un carton...
Maintenant, il faut promouvoir le livre. Au début, après les euh... c'est la phrase bateau "Il s'agit d'un roman fantastique qui se passe dans un royaume imaginaire", puis des balbutiements "il y a un lutin" (attention, m'a-t-on judicieusement dit, il ne faut pas que l'on croit que le livre est destiné aux enfants), puis j'essaie des comparaisons : "C'est dans le genre Robert SILVERBERG, Clifford SIMAK, Roger ZELAZNY", réponse courante : "connais pas !" j'essaye d'autres auteurs d'autres livres : "Potter, Narnia"...
Enfin, d'ici le premier novembre 18h15, je vais travailler à présenter mon livre, à capter l'auditeur, qui à 18h30 se présentera dans les librairies de Béarn, Navarre et France pour demander "Vous n'auriez pas Casmir a disparu d'Hélène KORWIN ?", peut-être que le libraire répondra "connais pas" !
Pour conclure cette note, je suis multicarte : écrivain, commercial, publicitaire, diffuseur et je reprendrai la devise de notre célèbre Gaston Fébus : "Hélène a ban !" (en avant !).
Aujourd'hui, opération marketing dans les Hautes-Pyrénées !
NB : le mystère de Villeneuve sur Lot est en passe d'être résolu. Aux dernières nouvelles, le carton des 16 livres que j'avais laissé au libraire qui été sensé les distribuer sur les stands des salons (entre parenthèse, on ne l'y aurait pas vu !) est introuvable ! Aurait-il été jeté dans la Garonne ! 16 Casmir auraient disparu ! Mon cher correspondant local doit me tenir informé. Merci Joffrey pour tout ce que tu fais !